Le rôle des parents dans l’épanouissement d’un enfant HPI

Conseils pratiques à la maison

Famille souriante illustrant le rôle des parents dans l’épanouissement d’un enfant à haut potentiel intellectuel (HPI)

Élever un enfant à haut potentiel intellectuel est une aventure singulière. C’est une fierté, car son intelligence vive et sa curiosité étonnent. Mais c’est aussi un défi, car cette intensité cognitive et affective peut entraîner incompréhensions, frustrations ou isolement. Comprendre leurs besoins spécifiques est la première étape pour les accompagner.

Comprendre les besoins spécifiques d’un enfant HPI

Le psychologue Jean-Charles Terrassier a mis en lumière un concept clé : la dyssynchronie. Elle désigne le décalage fréquent entre la maturité intellectuelle et la maturité affective d’un enfant à haut potentiel. Ce phénomène est détaillé dans son ouvrage Les enfants surdoués… (Cairn.info) et reste aujourd’hui une référence majeure en psychologie de l’éducation.

Dès 1971, Terrassier avait publié un texte fondateur, Les dyssynchronies des enfants intellectuellement précoces, qui décrivait déjà ces fragilités liées à la précocité (PDF – Les Tribulations d’un Petit Zèbre).

Plus récemment, les travaux de J.-H. Guignard (2004) ont confirmé que les jeunes à intelligence atypique présentent souvent des composantes émotionnelles intenses, qu’il est indispensable de reconnaître et d’accompagner (Psychologie Française, PDF).

👉 Dans ce contexte, le rôle des parents est crucial : ils constituent le premier repère sécurisant, capable de transformer cette intensité en véritable force.

Cet accompagnement ne se limite pas à une posture bienveillante : il s’exprime aussi dans le quotidien, à travers des choix éducatifs, des attitudes et des pratiques concrètes que nous allons explorer.

Le rôle des parents à la maison

Offrir un cadre sécurisant

Les jeunes précoces ont besoin d’un cadre clair. Trop de rigidité bloque leur créativité, mais trop de permissivité les insécurise.

Les travaux de Vialle & Rogers (2009) soulignent qu’un style parental équilibrant fermeté et bienveillance favorise le développement harmonieux.

Nourrir la curiosité sans excès

Un élève haut potentiel veut explorer. Ses passions sont parfois pointues (astronomie, mythologie, biologie).

Le rôle des parents est de l’encourager, tout en veillant à l’équilibre :

  • mettre à disposition des livres et ressources,
  • valoriser ses découvertes,
  • mais préserver le jeu libre et les temps de repos.

👉 Comme le rappelle Neihart (1999), une stimulation excessive peut générer isolement et anxiété.

Mettre des mots sur la différence

Les zèbres ressentent souvent un décalage social. Expliquer ce que signifie “haut potentiel” est crucial.

L’ouvrage Being Gifted in School de Coleman & Cross (2ᵉ édition, Taylor & Francis) insiste sur le rôle des familles : mettre des mots, valoriser la différence, et donner un sens à ce fonctionnement atypique.

👉 Ce travail de reconnaissance parentale réduit l’angoisse et renforce l’identité.

Favoriser l’équilibre affectif et social

Ces profils atypiques ressentent plus fort. Chaque émotion est amplifiée.

Une étude de Pfeiffer & Stocking (2000) estime que 20 à 40 % des jeunes précoces développent des troubles anxieux. Ces chiffres sont confirmés par des travaux récents (Kermarrec et al., 2025) qui montrent un lien entre certains profils cognitifs et l’anxiété (Psy Enfants Précoces). Voir aussi notre article « L’accompagnement émotionnel des enfants à haut potentiel« 

De plus, l’étude de Brasseur & Grégoire (2010) montre que l’intelligence émotionnelle est fortement corrélée aux compétences sociales et à la réussite scolaire (ResearchGate).

👉 Les parents peuvent agir : inviter des camarades, favoriser les activités de groupe, et encourager la créativité (théâtre, musique, arts).

Encourager l’autonomie et le sens de l’effort

Les surdoués apprennent vite, mais fuient parfois l’effort. Pour éviter l’abandon prématuré, les parents doivent transmettre la persévérance.

  • Inscrire à des activités où l’effort est indispensable (sport, musique).
  • Féliciter les efforts, pas seulement les résultats.
  • Encourager à finir ce qui est commencé.

Ces pratiques rejoignent les recommandations de Daniel Goleman (1995) sur l’intelligence émotionnelle : apprendre à gérer frustrations et échecs est une compétence clé.

Le mémoire IFET 2021 sur l’intelligence émotionnelle des jeunes à haut potentiel insiste également sur l’importance de développer ces compétences dès l’enfance (ANFE).

Les erreurs à éviter

Même des parents bienveillants peuvent tomber dans certains pièges :

  • Sur-stimuler l’élève en multipliant les activités intellectuelles → fatigue et isolement.
  • Céder à tout → sentiment d’injustice dans la fratrie et perte de repères.
  • Minimiser les émotions (“tu exagères”) → perte de confiance et isolement affectif.

👉 La clé est d’accompagner sans surprotéger.

Quand chercher un soutien extérieur

Tous les jeunes doués n’ont pas besoin d’un suivi. Mais certains signaux doivent alerter : anxiété persistante, isolement, refus scolaire.

Comme le rappelle Neihart (1999), le soutien psychologique bénéficie autant à l’enfant qu’à la famille.

Pascale Michelon, dans Au cœur des cerveaux haut potentiel et hypersensible, explique que les cerveaux HPI présentent des connectivités accrues dans les zones émotionnelles, ce qui rend leur vécu plus intense (Les Adultes de Demain).

👉 Consulter un spécialiste permet de mieux comprendre et d’accompagner cette intensité.

📌 Ipécom Paris, un partenaire pour les familles HPI

À Ipécom Paris, nous savons que l’épanouissement des élèves dépend d’un équilibre entre exigences académiques et soutien affectif.

Notre pédagogie s’appuie sur :

  • des classes à effectifs réduits,
  • un suivi individualisé,
  • une coopération étroite avec les familles,
  • une attention au développement socio-émotionnel.

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❓ FAQ : Parents et enfants HPI

Comment expliquer le haut potentiel à mon fils ? Utiliser des mots simples, valoriser sa singularité et rassurer l’enfant : il n’est pas seul, d’autres partagent ce profil.
Dois-je toujours stimuler ma fille surdouée ? Non. Les temps calmes et le jeu libre sont essentiels pour éviter la surcharge cognitive et émotionnelle.
Mon fils HPI se sent seul : que faire ? Encourager les amitiés, inviter des camarades, proposer des activités adaptées ou des colonies spécialisées.
Quand consulter un psy ? Si l’anxiété, l’isolement ou le mal-être persistent malgré vos efforts, un suivi spécialisé est recommandé.

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Mis à jour le 30 Septembre 2025 à 13:16

Par Annie Reithmann

Directrice IPECOM. DEA de Philosophie, spécialiste des méthodes d'apprentissage. En 1996 elle prend seule la direction d’Ipécom Paris.