En août 2025, la publication d’un nouveau référentiel national sur la petite enfance (0 – 3 ans) a déclenché une vive polémique.
Deux figures majeures, Caroline Goldman et Élisabeth Badinter, dénoncent une dérive idéologique de l’éducation positive dans les crèches, microcrèches et chez les assistants maternels.
Que dit vraiment ce document de référence, et pourquoi ce débat dépasse-t-il la simple petite enfance pour interroger toute l’éducation, de la maternelle au lycée ?
👉 Contrairement aux articles du Point et de Madame Figaro, centrés sur le choc des personnalités, nous proposons ici une analyse claire, nuancée et utile des enjeux éducatifs.
Découvrez le référentiel, publié le 2 juillet 2025 par le ministère des Solidarités. Conçu avec la participation de plus de 2 000 professionnels, il établit les règles attendues pour garantir la qualité dans les lieux d’accueil des tout-petits (crèches, assistants maternels, etc.).
Un référentiel pour toute la petite enfance
Contrairement à ce que certains ont cru au départ, le document ne vise pas uniquement les crèches. Il concerne tout le secteur de l’accueil des tout-petits avant l’entrée à l’école maternelle.
Ses objectifs affichés :
- prévenir les violences éducatives ordinaires (interdites depuis 2019),
- mieux former les professionnels à l’accompagnement émotionnel des enfants,
- garantir une continuité éducative entre les différents modes de garde,
- et donner un cadre clair aux structures d’accueil.
Un projet ambitieux, mais dont la rédaction a déclenché une forte controverse.
La tribune choc de plus de 200 experts
Le 20 août 2025, une tribune publiée dans Le Point et relayée par Le Figaro Madame a marqué les esprits. Un collectif de plus de 200 professionnels de l’enfance – psychologues, pédopsychiatres, chercheurs et intellectuels – y dénonçait une « infiltration de l’idéologie positive » dans ce guide.
Deux personnalités ont donné à ce texte un impact médiatique majeur :
- Caroline Goldman, psychologue clinicienne reconnue, spécialiste des enfants et adolescents. Ces dernières années, elle s’est imposée comme une voix critique de l’éducation positive « sans limites ». Dans ses livres et interventions médiatiques, elle défend l’idée que les tout-petits ont besoin de frustrations éducatives et de sanctions proportionnées pour grandir en sécurité.
- Élisabeth Badinter, philosophe et essayiste, figure du féminisme français, aussi penseuse de la parentalité. Depuis longtemps, elle alerte sur les dérives de certains discours éducatifs qu’elle juge culpabilisants pour les parents et parfois nocifs pour l’équilibre des petits.
Leur présence donne à la tribune une double légitimité :
- une expertise clinique nourrie du quotidien avec les enfants (Goldman),
- et un poids intellectuel et philosophique inscrit dans une réflexion plus large sur la société et la famille (Badinter).
C’est aussi pour cette raison que la polémique a dépassé le cercle des professionnels pour devenir un débat national.
Les critiques adressées au référentiel
Leur appel, signé par de nombreux collègues, reproche au texte plusieurs dérives :
- Obéissance assimilée à la soumission : le guide semble réduire l’autorité adulte à un rapport de domination.
- Sanctions considérées comme maltraitance : poser une limite ou prévoir une conséquence éducative devient suspect.
- Rejet du time-out (mise à l’écart temporaire) : pourtant utilisé dans de nombreux pays comme outil éducatif mesuré.
- Manipulation des neurosciences : des données scientifiques seraient simplifiées ou mal interprétées.
- Expression sans limite des émotions : la colère ou les jets d’objets seraient trop banalisés comme de simples « tempêtes émotionnelles ».
En résumé, selon eux, le texte risque de désarmer les professionnels, de désorienter les parents et de fragiliser les petits.
Ce que dit réellement le guide
Pourtant, plusieurs analyses (notamment BFMTV et Parents.fr) montrent que le texte est plus nuancé que ce que ses critiques lui reprochent.
- La mise à l’écart n’est pas interdite, mais doit être rare, expliquée et sécurisée.
- Les émotions des enfants (pleurs, colère, frustration) sont reconnues comme normales. Cependant l’adulte doit proposer un cadre et une alternative.
- Le doudou ou la tétine ne sont pas bannis, toutefois leur usage doit être raisonné.
- Les règles de sécurité restent centrales : un tout-petit ne doit jamais pouvoir blesser un autre ou abîmer volontairement le matériel.
Autrement dit, le document de référence cherche à limiter les pratiques punitives sèches et à encourager l’accompagnement bienveillant, sans forcément supprimer toute régulation.
Deux visions de l’éducation en tension
Cette controverse révèle une opposition de fond :
- L’approche “positive stricte” : pas de sanction, libre expression des émotions, adulte accompagnateur.
- L’approche “structurée et sécurisante” : liberté d’expression mais dans un cadre ferme, avec des limites et des sanctions éducatives proportionnées.
La plupart des éducateurs, des parents et des chercheurs cherchent à conjuguer ces deux logiques. Cependant la rédaction actuelle du guide a été perçue comme trop déséquilibrée, nourrissant les critiques.
Pourquoi Ipécom Paris s’y intéresse ?
À première vue, cette affaire concerne les tout-petits. Pourtant, elle touche à une question fondamentale de l’éducation, qui traverse toutes les étapes de la scolarité : comment trouver l’équilibre entre écoute et cadre, entre bienveillance et exigence ?
Chez Ipécom Paris, nous travaillons chaque jour avec ce double objectif :
- Comprendre les élèves : écouter leurs besoins, reconnaître leurs émotions, adapter les méthodes à leur profil.
- Maintenir un contexte structurant : petits groupes, règles claires, enseignants disponibles, exigence intellectuelle.
Ce qui est vrai pour un petit de 2 ans l’est aussi, différemment, pour un collégien ou un lycéen. Les jeunes ont besoin d’être écoutés, mais aussi guidés, pour apprendre à grandir. Notre pédagogie personnalisée s’appuie déjà sur cet équilibre entre bienveillance et exigence.
Enseignements pour les familles et enseignants
Que retenir de cette polémique ?
- La bienveillance éducative ne doit pas être confondue avec le laisser-faire.
- Les sanctions éducatives restent nécessaires, si elles sont proportionnées et expliquées.
- Les émotions des plus jeunes sont légitimes, toutefois elles doivent être accompagnées et régulées.
- Les familles doivent rester vigilantes face aux discours trop extrêmes, qu’ils soient autoritaires ou laxistes.
Conclusion
La controverse autour du guide officiel de la petite enfance, dépasse les seules crèches : elle interroge toute notre société sur la manière d’éduquer les tout-petits.
Entre bienveillance et autorité, écoute et règles, le véritable défi reste d’accompagner les plus jeunes vers l’autonomie, la confiance et la responsabilité.
À Ipécom Paris, nous pensons que cet équilibre est la clé de la réussite scolaire et personnelle, d’avant la maternelle jusqu’aux études supérieures. Nous le cultivons aussi dans nos stages intensifs collège et lycée, où chaque élève est accompagné de manière individualisée.
FAQ – Éducation positive et petite enfance
Ce nouveau référentiel concerne-t-il seulement les crèches ?
Non. Il s’applique à tout le secteur de la petite enfance (0–3 ans) : crèches collectives, micro-crèches, haltes-garderies, maisons d’assistants maternels (MAM) et assistants maternels à domicile.
Les sanctions éducatives sont-elles interdites ?
Le guide recommande d’éviter les punitions sèches. Cependant il ne supprime pas la possibilité de rappeler une règle ou d’accompagner l’enfant dans un cadre clair.
La tétine et le doudou sont-ils bannis ?
Non, mais leur usage doit être raisonné. Le document conseille de privilégier d’autres moyens d’apaisement et de favoriser l’autonomie progressive de l’enfant.
Pourquoi cette polémique est-elle importante pour les parents ?
Parce qu’elle interroge l’équilibre entre bienveillance et autorité. Les choix faits dans la petite enfance influencent la suite du parcours éducatif, jusqu’à l’école et au lycée.
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